« Le sportif rêve son rêve, le champion le vit », dit l’adage, et Clément Lemire le prouve ! Ce jeune champion de tennis, fer de lance du pôle performance de l’Institut méditerranéen du sport, de l’animation et du tourisme (Imsat – UPV), monte en puissance sur le plan international.
« Ici, c’est ma famille, c’est mon terreau, mes racines », affirme de façon touchante Clément Lemire, tout auréolé de sa plus grande victoire mi-septembre à Vic, en Espagne, près de Barcelone, faisant tomber à chaque tour des joueurs mieux classés que lui. En l’occurrence un Serbe 60e mondial junior, un brillant Russe, trois Espagnols portés par leur public, dont sa « bête noire » en finale, 100e mondial, sachant qu’il n’est lui-même « que » 400e…
Ici, c’est l’Imsat, et sa famille c’est notamment le directeur des écoles de l’Union Patronale du Var, Alain Ortali, « mon deuxième père, avec qui je conduis mon projet sportif », ainsi que Raphaël Romey, professeur du Club de la Tourrache (CST), à La Garde, qui « m’entraîne depuis 4 ans et que je considère comme mon grand frère ». Au sein de cet environnement propice à son épanouissement actuel, organisé en pôle performance « maison » rassemblant d’autres athlètes, Clément Lemire monte en puissance en vue d’atteindre les sommets que beaucoup lui promettent. Il s’y dirige avec patience, même s’il aimerait bien raccourcir la longueur du temps.
A force de travail et d’intelligence de situation, il gagne de la maturité et de la compréhension dans ses marges de progrès, y compris à l’aide de la Data puisque l’Imsat expérimente avec l’International Institute of Biomechanics and Occupational Ergonomic (Erbio) de Hyères la mesure scientifique des gestes et données. Une démarche d’analyses usitée dans le sport de haut niveau.
Les pieds sur terre
A 16 ans (17 ans le 5 décembre), ce Seynois natif de Toulon se construit techniquement, physiquement et mentalement, triptyque gagnant en sport, et plus encore en tennis, au contact de ces personnes de confiance, complémentaires de son père très présent et du soutien précieux de toute sa famille proche. Une organisation de vie la tête dans les étoiles qu’il pourrait décrocher, mais les pieds sur terre, y compris pour qu’il passe son Bac cette année. « C’est à la fois une roue de secours, en quelque sorte, pour que j’ai au moins un bagage si la vie sportive ne correspond pas à mes attentes, et le feu vert pour me lancer complètement ensuite sur le circuit international ».
Il ne partira certes pas de 0, même si c’est son classement actuel (peut-être rapidement -2/6 au regard de ses dernières victoires), multipliant les expériences et les titres, puisqu’il est déjà champion de France junior en double depuis cet été en 17/18 ans, avec Thomas Faurel (sacre obtenu à Roland-Garros, stade de ses exploits futurs ?). Ambitionnant de devenir rapidement professionnel, il suit son cap avec détermination, une passion chevillée au corps et surtout l’envie de jouer tous les coups à fond, sans limite. « Je veux accomplir tout ce que je peux, battre tous les records possibles. C’est ma façon d’être positif et de croire en moi. Penser différemment consisterait à se mettre des freins dans la tête ».
Ne rien lâcher
Si son modèle est l’Espagnol Carlos Alcaraz, la nouvelle tête d’affiche de la planète tennis, son idole est un Argentin 27e mondial, Sebastian Baez, de même taille moyenne que lui (1,73 mètre pour Clément). « Je me réfère souvent à son style et j’aime la mentalité des Argentins, ils ont la « grinta » et ne lâchent rien ». Cela lui va bien, car le mental est son fort, avec son coup droit, deux armes de « destruction » progressive des adversaires, à l’image de ses Vic…toires espagnoles. Un véritable cap dans sa jeune carrière.
Pour en franchir d’autres, il sera probablement amené à terme à faire des volées de ses propres ailes, même s’il tient à demeurer licencié à La Garde. « C’est ma maison, où que j’aille j’y reviendrai toujours », confie cet attachant enfant de la balle jaune.
Pôle performance
L’Imsat, établissement de formation de l’Union Patronale du Var, a créé un « pôle performance » en lien avec la formation et le mécénat d’entreprises, transitant pour le tennis par le Club Sportif de la Tourrache, afin d’accompagner les meilleurs varois. « Le système d’entraînement et de suivi en compétition est très complet, basé sur la gratuité pour les jeunes en échange d’un comportement, d’une assiduité, d’une représentativité et de valeurs exemplaires », selon le directeur Alain Ortali. « Dans ce contexte, Clément Lemire est devenu une des « pépites » du tennis français. Nous en sommes très fiers. Nous avons l’habitude de dire que l’Imsat est une école de la vie pour la vie. Les relations humaines établies avec Clément et son papa le sont également… » !